"Au moment où j'avais réussi à trouver toutes les réponses. Toutes les questions ont changé." [Paulo Coelho]

En réalité. Nous avons beau dire,on a chacun nos boulets. Ceux qui pèsent lourd sur le dos dans les moments du quotidien . Ma gentille patiente aurait dit que chacun porte sa croix. Et que chacun fait ce qu'il peut pour vivre au mieux avec ce qu'il y a à porter. Elle m'a dit que rien n'est un hasard dans la vie. Au détour du deuxième temps de mon pansement chirurgical, j'ai souri. Et nous avons cherché ensemble ce qu'il avait pu se passer pour que nous nous retrouvions un vingt sept juillet toutes les deux dans cette chambre d'hôpital à discuter du destin. Ça nous a fait rire quelques minutes, puis le silence et un sourire réconfortant qui dit tout dans un silence. Chacun traîne ses chaînes, elle m'a demandé pourquoi j'avais choisi d'être infirmière. Au fond de mon coeur, qu'est ce qui avait bien pu se passer pour que je pousse les portes de cet hôpital. J'ai répondu que le soin dans sa globalité, que la soif d'apprendre chaque jour de chacun, que la relation dans tout ce qu'elle englobait m'avaient emmené là. Elle a souri. Un silence s'est installé et alors que j'arrivais sur le dernier temps de la détersion les yeux dans les yeux, quelques mots mont rendu lourde d'émotions pour la journée.

"Je ne vous parle pas de ça. Je vous demande ce qui fait qu'à un moment donné; une jeune fille de dix neuf ans , décide de travailler aux côtés de la souffrance, aux côtés de la misère humaine. Je vous demande ce que vous avez à réparer dans la vie." La matinée a du continuer même si j'aurai volontiers parler destin encore des heures avec la vieille dame pas si vieille qui avait quelque chose à me laisser pour que la croix soit un peu moins lourde à porter. J'ai enchaîné les pansements, j'ai essuyé des larmes et ris beaucoup. Il faut sûrement accepter de ne pas avoir toutes les réponses. Ce dont j'étais cependant certaine, c'est que c'est sûrement un peu aussi pour parler à des personne comme ma gentille patiente que j exerce mon métier chaque jour.
Aux boulets que l'on traîne , au quotidien et à ceux qui font qu un jour, on rentre à la maison le coeur un peu plus léger...